Carême et Ramadan

Nous sommes quelquefois interrogés sur la différence ou les similitudes entre Carême et Ramadan, d’autant plus que cette année ils sontproche : Carême débute le 22 février et Ramadan le 23 mars. Pour nous aider à mieux comprendre voici un texte de Dominique Maerten dans les Fiches Dominicales 2023

On entend parfois dire que le Carême, c’est le « Ramadan des chrétiens » (ce qui tend à laisser penser que ce dernier est plus connu que le premier!).
Certes, les points de comparaison existent : dans les deux cas, il s’agit d’un temps de jeûne qui invite à une conversion.
En effet, la pratique du jeûne est présente dans beaucoup de religions.
Des différences mineures portent sur la forme : ce temps  dure une lunaison, soit 28 jours pour le Ramadan, 40 jours pour le Carême ; étant donné la conception du calendrier musulman, le Ramadan tombe chaque année à une période différente, tandis que le Carême a toujours lieu à la même période (fin de l’hiver ou début du printemps);
le Ramadan consiste en un jeûne intégral du lever au coucher du soleil chaque jour, et pour le Carême, une modération de toute consommation durant 40 jours et 2 jours de jeûne proprement dit, le mercredi des Cendres et le Vendredi saint.

Les différences essentielles portent sur le sens :
le Carême rappelle les 40 jours de Jésus au désert, rappel lui-même des 40 ans du peuple d’Israël au désert avant d’entrer en Terre promise (c’est l’étymologie du mot Carême, qui signifie « quarantaine »),
tandis que le Ramadan fait mémoire du mois au cours duquel Muhammad a commencé de recevoir la révélation du Coran.
Le premier est un temps de préparation à Pâques, au baptême pour les catéchumènes, le second est un effort pour Dieu (Jihad) qui vaut en lui-même.
En d’autres termes, si chacun des deux se termine par une fête, Pâques pour l’un, l’Aïd-el-Séghir pour l’autre, le rapport à la fête qui les termine est exactement l’inverse pour l’un et l’autre : le Carême n’existe que parce qu’il y a Pâques; c’est la fête qui est la raison d’être du temps qui la précède.
Cela revient à dire que l’ensemble du Carême est éclairé par la lumière de Pâques.
Tandis que pour le Ramadan, on ne fait la fête que parce que le temps du jeûne est terminé. C’est celui-ci qui est une fin en soi et la fête une conséquence.
Pour le reste, gardons-nous des idées simplistes comme celle qui consiste à penser que le Ramadan serait purement formel ou extérieur tandis que le Carême serait une démarche de foi plus profonde et intérieure. C’est totalement faux.
Il ne suffit pas de jeûner plus légèrement pour que ce soit vrai et profond !
Quand il est bien vécu, le Ramadan est une authentique démarche de foi, tout aussi intérieure que peut l’être notre Carême.
Profitons de ce temps  pour revisiter notre foi et répondre à la question : Qu’avons-nous fait de notre baptême?