Saint Martin de Tours

Homme charismatique, prônant le dépouillement extrême, fondateur des premiers monastères d’Occident, évêque évangélisateur & guérisseur… Martin fut certainement une personnalité hors du commun. Il est aussi le premier saint de cette nouvelle ère de l’Empire devenu chrétien.

 Amiens, hiver 354.   Un soldat s’apprête à passer la porte fortifiée de la ville. Un mendiant est là qui grelotte. Martin, le militaire, est choqué par cette misère. Ce catéchumène ardent, désireux de connaître la nouvelle religion venue d’Orient qui se diffuse en Europe sous la protection bienveillante de l’empereur, veut suivre au plus près les préceptes du Christ.Il distribue régulièrement l’argent de sa solde, traite son esclave en égal… Ce jour-là, d’un coup d’épée, il déchire sa chlamyde, un court manteau drapé, et en donne la moitié au pauvre. Le geste ne provoque, dans l’immédiat, que la honte de quelques passants qui n’ont rien donné.
Martin, lui, voit, la nuit suivante, le Christ lui apparaître, drapé de cette moitié de manteau. Cette vision l’incite à demander, sur-le-champ, le baptême.
Cet épisode du « partage du manteau », moins extraordinaire que bien des miracles accomplis ensuite, « tient en quelques lignes dans sa biographie mais demeure, encore aujourd’hui, le geste le plus significatif et le plus connu de la vie de cet homme hors du commun que devait être Martin », explique Bruno Judic, professeur d’histoire du Moyen Âge à l’université de Tours et président du Centre culturel européen Saint-Martin-de-Tours.