Saint Irénée docteur de l’Eglise

Saint Irénée de Lyon déclaré docteur de l’Église
Le Pape a en effet déclaré ce 21 janvier saint Irénée docteur de l’Église, avec le titre de Doctor unitatis, « Docteur de l’unité ».
« Saint Irénée de Lyon, originaire d’Orient, a exercé son ministère épiscopal en Occident : il a été un pont spirituel et théologique entre les chrétiens d’Orient et d’Occident. Son nom, Irénée, exprime cette paix qui vient du Seigneur et qui réconcilie, rétablissant l’unité », écrit François dans un décret. « Que l’enseignement d’un si grand Maître encourage de plus en plus le cheminement de tous les disciples du Seigneur vers la pleine communion », souhaite-t-il. Un encouragement significatif en cette Semaine de prière pour l’unité des chrétiens.
 

Né entre 130 et 140 probablement à Smyrne (dans l’actuelle Turquie), Irénée fut le deuxième évêque de Lyon, entre 177 et 202. Il est l’un des Pères de l’Église et le premier occidental à réaliser une œuvre de théologien systématique. Il est mort martyr, victime d’un édit de l’empereur romain Septime Sévère.

Le titre de docteur de l’Église met également en avant l’éminence de sa doctrine.… Irénée fut en effet un ardent défenseur du dogme à une époque où la gnose connaissait un grand succès. Au-delà de leur diversité, les différents courants gnostiques avaient en commun d’être dualistes. Ils expliquaient la présence du mal dans le monde par l’existence, auprès de Dieu bon, d’un principe négatif qui aurait produit les choses matérielles, ce qui logiquement conduisait à sous-évaluer les réalités corporelles au profit du seul esprit. D’où une religion qui niait le corps au profit d’une démarche intellectuelle, et une vision du monde très pessimiste, en rupture avec la foi telle qu’elle est confessée dans le Credo des Apôtres, dans un unique Dieu, Créateur et Sauveur.

Mais la gnose n’appartient pas qu’au passé, même si elle a pris de nouveaux atours, comme l’indique l’exhortation à la sainteté Gaudete et exsultate (2018). Le pape dit le danger d’une imprégnation gnostique de nos manières de vivre et de penser qui se traduit notamment par la suffisance, le repli sur soi, la crainte de l’incertitude, le mépris du corps, le fatalisme, la tentation de fuir le monde tel qu’il est au lieu de chercher à le transformer… « Le gnosticisme est l’une des pires idéologies puisque, en même temps qu’il exalte indûment la connaissance ou une expérience déterminée, il considère que sa propre vision de la réalité représente la perfection », avertit François. En proclamant Irénée docteur de l’Église, le pape le désigne comme une ressource sûre pour nous aider à surmonter la tentation du gnosticisme et à vivre dans « une unité et une harmonie » toujours plus grandes avec Dieu, notre prochain et l’ensemble des créatures.

extrait site Croire/la Croix