Quand on est malade, prier, réfléchir, grandir peut-être dans la foi….

Je me suis replongé dans mon mémoire de maîtrise en théologie de 1985 intitulé « guérison, délivrance et exorcisme dans la pratique du Renouveau charismatique en France ». J’avais travaillé à partir du compte-rendu de plusieurs sessions des groupes charismatiques.

En prenant appui sur l’anthropologie, on peut discerner trois grandes représentations de la maladie : la maladie comme agression, la maladie, comme trouble, la maladie comme vocation.

La maladie comme agression par un agresseur: le coronavirus c’est un agresseur, mais aussi le diable en cas de possession et même Dieu parfois (cf 2 Samuel 24 ou 1 chroniques 21, après le péché de David qui avait recensé du peuple, ou encore le combat de Jacob avec l’ange Genèse 32, 25-29).

La maladie comme trouble, c’est souvent ainsi que travaille la psychologie (il s’agit de tout remettre à plat dans une personnalité pour reconstruire avec les mêmes éléments mais de telle sorte que la vie soit moins entravée). On trouve cela aussi dans l’épître de Saint Jacques 1, 13-15: »Dieu ne peut être tenté de faire le mal et ne tente personne. Chacun est tenté par sa propre convoitise qui l’entraîne et le séduit. Une fois fécondée, la convoitise enfante le péché et le péché, arrivé à la maturité, engendre la mort ».

La maladie comme vocation; Dieu se fait plus proche d’une personne et cette proximité est tellement forte et nouvelle que la personne en est déstabilisée et somatise. On pense bien sûr à Marthe Robin. Le malade ne guérit pas mais dans sa maladie même il exerce une mission nouvelle. La tradition mystique appelle cela la « purification passive des sens »; c’est une représentation de la maladie qui est aussi bien connue dans d’autres univers culturels, notamment en Afrique.

Je vous propose simplement ces quelques bribes de réflexion pour ne pas en rester au matraquage médiatique anxiogène en face de ce qui nous arrive.

Bon confinement ! Bernard HERAUD