Quand j’étais enfant je cherchais une image du Saint Esprit

Homélie de Pentecôte prononcée par Jean Marie Reynaud –

Quand j’étais enfant je cherchais une image du Saint Esprit. Je voyais des peintures de Dieu, de Jésus sur la croix, de Marie, de Joseph, des saints, mais je ne trouvais pas le Saint Esprit.  Avec le temps, j’ai appris que le Saint Esprit avait plusieurs visages; aujourd’hui c’est en forme des langues de feu.

Mais qui est-il ?
Dans les lectures, il est le traducteur multi-langues, il est le souffle, il est la conduite à tenir, il donne la joie et il est le défenseur. Quelqu’un que l’on aimerait être !
Mais voilà, nous sommes de simples humains, fragiles, avec des défauts mais aussi avec beaucoup de talents. C’est là que le Saint Esprit vient nous rencontrer, dans nos talents.

Dans la stance, on nous parle des sept dons; quels sont -ils ?
C’est Thomas d’Aquin qui, par sa réflexion théologique, a formalisé une liste de sept dons de l’Esprit : 

 La sagesse: elle fait goûter la présence de Dieu dans un plus grand compagnonnage avec lui et un plus grand dynamisme missionnaire. C’est le don contemplatif par excellence.
 L’intelligence : elle aide à entrer dans le mystère de Dieu, à comprendre de l’intérieur la foi, les Écritures, à distinguer l’erreur de la vérité. Par ce don, chaque chrétien peut devenir un authentique théologien.
 La science : elle permet de reconnaître Dieu à l’oeuvre dans la nature et dans l’histoire, de recevoir le monde comme un don de Dieu. Elle donne le sens de la précarité de l’univers.
La force : elle donne la persévérance dans l’épreuve, le courage du témoignage. Elle soutient les martyrs mais aide aussi au quotidien à accomplir son devoir d’état et à vivre le combat spirituel. C’est l’héroïsme de la petitesse.
 Le conseil : c’est le don du discernement spirituel. Il ajuste ce qu’il convient de faire ou d’éviter, de dire ou de taire. Il dispose à voir clair en soi et dans les autres.-
La piété : elle fait entrer dans l’expérience de la paternité de Dieu, de sa proximité, de sa tendresse. Elle nous donne la confiance de l’enfant. Elle nous rend proche aussi des autres.
 La crainte : ce n’est pas la peur de Dieu mais le sens de sa grandeur. La conscience de l’infinie distance entre le Tout-Autre et nous, ses créatures. Ce don suscite une attitude d’humilité et d’émerveillement.

Pour moi, je demande chaque jour que la sagesse m’aide, je suis secrétaire du CE de mon entreprise. Je fais remonter les problèmes, les attentes, les améliorations. Alors je passe dans tous les ateliers, je rencontre les collègues… des moments très riches. Il y a de nombreuses mères célibataires pour qui l’équilibre est fragile entre travail et enfant. C’est une recherche permanente d’amélioration pour le bien de tous.

Vous allez me dire: et l’élan missionnaire, où est-il dans tout çà ? Dans les baptêmes que l’on me demande, dans des questions sur l’Église.

Une petite anecdote: un jour un collègue passe dans l’atelier et me pose cette question « il dit quoi ton Dieu ? ». Moi, pris au dépourvu, je lui réponds « aimez-vous les uns les autres », il me regarde et il repart. Je réfléchis à ce que je viens de lui dire et je me pose la question « pourquoi lui avoir dit çà ? ». Quelques minutes plus tard, il repasse et me dit « ce n’est pas facile ce que tu viens de me dire ; oui j’y ai pensé…savoir qu’il faut que j’apprécie mon responsable qui est toujours en train de me faire des réflexions sur mon travail qui ne va pas assez vite, vraiment ce n’est pas facile ».

Il repart et je m’aperçois que moi aussi j’ai parfois des soucis. Comme quoi la sagesse de l’Esprit-Saint peut aussi nous interroger.

Aujourd’hui Sloane, Elyne, Julia, Hugo, Maelle vont être baptisés; ils vont l’être dans l’eau et l’Esprit-Saint. C’est un cadeau; c’est pour cela que nous devons demander au Seigneur de nous donner l’Esprit-Saint et de nous faire le don de la sagesse.

Cette sagesse de Dieu qui nous apprend à regarder avec les yeux de Dieu, à sentir avec le coeur de Dieu, à parler avec les mots de Dieu. Et ainsi, avec cette sagesse, nous avançons, nous construisons notre famille, nous construisons l’Église et nous nous sanctifions tous. Demandons aujourd’hui la grâce de la sagesse et demandons la à la Vierge Marie qui est le trône de la sagesse.

Aujourd’hui nous terminons ce Temps Pascal; nous pouvons simplement revivre ces moments tous particuliers de ce Carême et du Temps Pascal, dans cette période de confinement, et voir où l’Esprit-Saint est venu me parler.

   Jean-Marie REYNAUD, diacre permanent