Epiphanie du Seigneur

Une étoile brille dans la nuit.

A la suite d’Isaïe et des mages, l’Église, hier, aujourd’hui, demain, répète à l’humanité :
                                                  nous avons vu l’étoile !

La grande révélation de l’Epiphanie a une portée universelle.
Elle invite à marcher à l’étoile du Christ, quelle que soit la nuit, ou simplement, la brume,  entre chien et loup.

On connaît le récit des mages dans l’Évangile :
Jésus était né de la Vierge Marie à Bethléem en Judée. Or des mages (disons : des astrologues) arrivent à Jérusalem : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ; nous avons vu se lever son étoile, nous sommes venus. Le roi Hérode, saisi d’inquiétude, apprend des scribes que c’est à Bethléem que ce roi doit être né ; il le dit aux mages, mais il leur demande aussi de lui confirmer, au retour, si vraiment ils ont trouvé l’enfant : il pourrait être un concurrent dangereux pour son trône ! Ils reprennent la dernière étape de leur longue marche à l’étoile car elle est réapparue, à leur grande joie. Quand elle s’arrêta au-dessus d’une maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère, et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui (Matthieu 2,11).

Quelle que soit l’exactitude historique de tel détail du récit, il reste que les toutes premières communautés chrétiennes -et nous avec elles- reconnaissent le Christ comme la Lumière de Dieu venant en ce monde, pour éclairer tout homme : elles savent que le Christ-Sauveur est né en Orient. L’Orient, c’est toujours le lever du soleil, l’aurore de la lumière qui monte.

Lumière du monde

Le Christ dira de lui-même : Je suis la lumière du monde (Jean 8,12) ; lumière de Dieu incarné en l’homme Jésus, pour tous les hommes de bonne volonté : les bergers et les mages ; les pauvres et les savants de tous les temps, assez petits pour chercher et assez humbles pour accueillir la Lumière du Seigneur.

La nuit de la vie peut être très noire de pessimisme, le brouillard peut être épais, qui brouille la vue, de passion ou de chagrin, mais cherchons-nous encore et toujours la lumière ?

Tôt ou tard, si le cœur reste quelque peu ouvert à un espoir, à un amour, il ne se peut pas qu’une étoile ne se lève et éclaire et réchauffe. Si on tend l’oreille à l’Esprit, si on jette un œil loyal sur l’Évangile, alors une lumière répondra ; le Christ nous dira le sens de la vie et de la mort : Tu aimeras Dieu de tout ton cœur, aimez-vous comme je vous ai aimés (Marc 12,30 ; Jean 13,34). C’est là qu’est le sens – la signification et la direction – ; on ne se trompe jamais à suivre le Christ : Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres (Jean 8,12).

Il y a toujours une étoile, le ciel n’est jamais totalement obscur !
Cherchez et vous trouverez (Luc 11,9) : à qui demande l’étoile, Dieu ne donnera pas la nuit !

Une méditation du cardinal Renard (1906-1983). Publié le 20 octobre 2016.

Prière aux mages pour chercher avec eux

Votre cœur s’est mis en route vers Dieu

en même temps que vos pas
se dirigeaient vers Bethléem.
Vous cherchiez et Dieu guidait votre recherche
dès l’instant où vous l’avez entreprises.
Vous le cherchiez dont, lui, le Salut.
Vous le cherchiez au firmament du ciel,
mais aussi dans votre coeur ;
dans le silence
mais aussi dans les questions posées aux hommes.
Quand, arrivés près de l’Enfant,
vous vous agenouillez devant lui,
vous offrez l’or de votre amour,
l’encens de votre vénération,
la myrrhe de vos souffances
devant la Face du Dieu invisible (…).

Et toi, risque à ton tour le voyage vers Dieu !
Allons, en route !
Oublie le passé, il est mort !
La seule chose qui te reste, c’est l’avenir.
Regarde donc en avant :
la vie est là et ses possibilités entières,
Car on peut toujours trouver Dieu,
toujours le trouver davantage.
Un atome de réalité surnaturelle
a tellement plus de prix que nos rêves les plus grandioses :
Dieu est l’éternelle jeunesse et il n’y a point de place
pour la résignation dans son Royaume !

Méditation inspirée d’un texte du jésuite Karl Rahner (1904-1984)