Nouvelle traduction du missel romain

À compter du dimanche 28 novembre 2021, premier dimanche de l’Avent et donc de la nouvelle année liturgique, un nouveau missel entrera en vigueur dans les pays francophones.

Quelles sont ses nouveautés  ?Quels sont les changements concrets ?

Pour les fidèles, deux changements seront les plus immédiats dans la réception du Nouveau Missel, qui entrera en vigueur à compter de ce dimanche 28 novembre.
Le premier concerne la prière du Credo, le Je crois en Dieu.
Alors que, jusqu’à présent, était confessée la foi en Jésus-Christ de « même nature que le Père », les catholiques proclameront désormais qu’il est « consubstantiel au Père ». Il s’agit ainsi de la traduction exacte de la version – de référence – latine, qui affirme : « consubstantialem Patri ». Cette affirmation vient souligner la foi en un Dieu unique, d’une seule substance divine.

Le deuxième principal changement intervient après que le célébrant a placé sur l’autel le pain et le vin.
Au lieu de lancer : « Prions ensemble, au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Église », il pourra désormais proclamer : «Priez, frères et sœurs : que mon sacrifice, et le vôtre, soit agréable à Dieu le Père tout-puissant ». La réponse de l’assemblée est, elle aussi, amenée à changer : « Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute l’Église ». Là encore, la nouvelle traduction est bien plus proche du texte de l’édition latine typique. À noter que la formulation habituelle sera toujours possible.

Comme dans cet échange, une des autres modifications apportées par cette nouvelle traduction est une plus grande visibilité des femmes : le mot « frère » est désormais accompagné dans la liturgie de « et sœur ».
De nombreux temps de silence sont par ailleurs explicitement mentionnés« Le silence sacré fait partie de la célébration », car il permet que « tous se disposent à célébrer les saints mystères religieusement et selon les rites », précise le Missel.

Pourquoi le Missel change-t-il ?

Pour le passage à l’an 2000, le Saint-Siège a estimé qu’il était temps de publier une nouvelle édition typique du Missel romain – la dernière remontant à 1975 – afin de tenir compte « des documents plus récents du Siège apostolique et surtout du nouveau code de droit canonique, et qui intègre diverses corrections et ajouts rendus nécessaires ». Le Nouveau Missel sera en réalité la traduction de ce Missel publié en 2002, la troisième édition typique.

En effet, explique le père Laurent Jullien de Pommerol, du Service national de pastorale liturgique et sacramentelle, « le Missel évolue tout le temps ». Il souligne ainsi que le Missel préconciliaire, défini lors du concile de Trente (milieu du XVIe siècle), a connu de nombreux changements et de nombreuses éditions typiques, dont la dernière date de 1962.

Le Missel doit, par exemple, prendre en compte l’évolution du sanctoral, la célébration des saints, d’autant que Jean-Paul II est le pape en ayant canonisé le plus grand nombre dans l’histoire (à l’exception du pape François, « grâce » à la canonisation simultanée des 813 martyrs d’Otrante aux premiers jours de son pontificat). En effet, pour ces fêtes, des prières liturgiques particulières peuvent être prévues et, pour un certain nombre d’entre elles, n’étaient donc pas intégrées dans le Missel en vigueur.

La messe a-t-elle changé depuis la réforme qui a suivi le Concile ?

La forme générale de la messe n’a pas changé depuis la réforme introduite par le pape Paul VI dans la foulée du concile Vatican II. Toutefois, les papes successifs ont pu décider d’introduire des changements mineurs, à la marge, dans la façon de célébrer la liturgie. Un des exemples les plus visibles de ces évolutions est celle décidée par le pape François en 2016 au sujet du lavement des pieds : jusqu’alors seuls des hommes pouvaient se faire laver les pieds, désormais, des femmes peuvent également être choisies pour ce rite. Cette modification est d’ailleurs explicitement mentionnée dans le Nouveau Missel.

Au fil des décennies, les habitudes ont également pu influer sur la célébration eucharistique. La communion en est un exemple. D’abord prévue comme une dérogation, l’hostie déposée dans la main des fidèles (et non directement sur leur langue) est devenue la norme pour la grande majorité des catholiques.

Article extait d’une publication LACROIX CROIRE